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Aventure en petit format

Cette prédilection pour le petit format est bien sûr liée aux considérations évoquées plus haut quant à la place qu'occupe la notion d'écriture dans mon travail. De même elle pourrait s'expliquer par les techniques de travail qui sont les miennes. La plume, la pointe sèche ne me permettraient pas d'affronter de grandes surfaces.

Cependant, ce ne sont pas là des considérations essentielles. Là n'est pas mon point de départ. Ce qui me motive et détermine ma volonté et mon envie de travailler c'est fondamentalement le désir de vivre une certaine aventure que je voudrais artistique.
Plusieurs conditions sont pour moi nécessaires.
Affronter la page blanche.
Oser jeter sur le papier formes, graphismes, lumières, sensations, dans la plus grande liberté. Entreprendre un combat déréglé et mystérieux avec ces êtres du hasard jusqu'à ce qu'ils prennent intimement sens à mes yeux et en moi.
Ce que je cherche ? C'est me laisser surprendre. C'est avant tout une aventure intime que je revendique, des découvertes, de l'inattendu, comme si ce faisant je me découvrais moi-même.

Matière à miniature

L'art de la miniature a toujours été pour moi source de fascination, porteur d'un effet magique où dans l'espace le plus petit on peut enfermer des mondes démesurés. Cette itération entre infiniment grand et infiniment petit se prête à de multiples voyages sidéraux, de la nuit à la lumière, de la matière à l'esprit.

Je suis persuadé que le petit format les traduit avec plus de force que les grands formats.
Elle se prête aussi à d'autres voyages, ceux où se rencontrent mondes intérieurs et mondes extérieurs. Le paysage est souvent pour moi l'expression de cette fusion.
J'aime travailler la matière que représente le pastel gras. C'est une matière en soi. Elle est de façon intrinsèque matière et non pas son image. Elle s'apparente à un matériau plastique que la plume, le couteau ou la pointe sèche peuvent sculpter avec une précision quasiment chirurgicale. Malgré sa fragilité ou peut-être grâce à celle-ci, elle se conforme naturellement à un travail miniaturiste.

Du tableau à l'œuvre multiple

Au fil des années, la forme traditionnelle du tableau rectangulaire a laissé de plus en plus place à des assemblages multiformes qui me semblent plus riches, plus aptes à rendre compte de mon travail.
Mes œuvres sont souvent composées d'éléments assemblés, depuis les formes picturales classiques des diptyques, triptyques jusqu'à des formes polyptyques plus complexes.

Le livre, l'album, notamment le leporello, dans des registres sensiblement différents, sont des formes vers lesquelles je souhaiterais m'aventurer davantage car elles contiennent l'idée du récit. Il s'agit pour moi de chercher à entrainer le spectateur vers des expériences visuelles singulières, non pas nécessairement les miennes mais vers celles qu'il découvrira lui-même.

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La vie devant soi

Le besoin de peindre s'est toujours imposé à moi. Les moments de création qui ont égrené ma vie ont toujours été des moments forts et excitants qui me laissaient entrevoir des perspectives séduisantes. Pourtant je finissais toujours par les abandonner. Manque d'énergie, de conviction ? J'avais pourtant conscience, les années passant d'une certaine homogénéité dans mon travail. J'avais, en fait, ce qu'on appelle un potentiel... Restait à le découvrir davantage et à le développer dans une véritable continuité.

Il m'a fallu attendre 2005 pour que je prenne conscience et décide que la vie était devant moi. J'ai alors ressenti qu'une révolution s'était opérée en moi : j'étais peintre.
Ma main et mon cerveau me sont apparus, me croira qui veut, résolument complices.

 

Peindre et écrire

L'encre de chine et la plume ont depuis toujours été mes médiums de prédilection. Ils ont accompagné les premiers pas de mon expérience artistique. Aujourd'hui encore, je leur suis d'une fidélité absolue.
Ainsi, le noir et le blanc ont-t-ils toujours une présence très forte dans mon univers chromatique.
Il en est de même, des formes graphiques et autres éléments calligraphiques dont la plume en est l'outil par excellence.
La conquête de la couleur, dans les années '80, n'a pas entamé ce premier

                                                                                                                                      aspect de mon travail.

Peut-être même a-t-il été renforcé. Ce n'est pas un hasard si la couleur est venue à moi par le pastel gras. Sa forme de bâtonnet se prête naturellement à la gestuelle de l'écriture.

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